UNE CERTAINE FORME DE RÉSISTANCE

UNE CERTAINE FORME DE RÉSISTANCE

Réalisateur : Edouard Niermans

Le film :  Anthracite

L’année : 1980

Avec : Jean-Pol Dubois, Bruno Cremer, Jean Bouise

Inédit en DVD

De ce sentiment d’être né à part

Avant d’être réalisateur, Edouard Niermans s’est exercé à l’école de la bourlingue : professeur de deltaplane, guide de pêche, journaliste, coursier, comédien, et bien d’autres vies encore.
Après un bref passage à l’Hidec en 1968, Edouard Niermans récupère un peu de pellicule pour réaliser un court-métrage intitulé « La syncope », puis il enchaîne en 1983, avec « Anthracite », ce premier film dont il est question dans ce documentaire.
Edouard Niermans va nous conter la genèse du film, aussi bien l’étape de l’écriture que la recherche des comédiens ; ce film n’est pas forcément un récit autobiographique, il est né à partir de souvenirs douloureux de pensionnat où Edouard Niermans se sentait déjà exclu dans ce vivier humain.
Car tel est le vrai sujet du film, ce sentiment qu’on a en soi, d’être à part, au milieu des autres.
Inspiré de films comme « Zéro de conduite ou « Les disparus de Saint-Agile », le film n’en porte pas moins une patte très personnelle.
Le titre du film tient sa source de la célèbre bande dessinée animalière de Marcherot, « Chlorophylle ». Anthracite étant le chef des rats et l’ennemi juré de Chlorophylle, le lérot qui a fait les beaux jours du journal Tintin dans les années 60.
Le film bénéficie d’un casting quatre étoiles, avec Bruno Cremer et Jean Bouise, en fêlons comploteurs.

Dans le rôle du père Godard, Edouard Niermans fait appel au presque débutant Jean-Pol Dubois qui va littéralement se consumer dans cette composition unique d’un prêtre qui résiste.
Le comédien Jean-Pol Dubois se remémore cette première expérience dans le documentaire « Impressions d’Anthracite », il se confie également sur la difficulté de se défaire de cette soutane bien trop encombrante. Cet entretien permet d’éclairer, par la même occasion, l’une des personnalités les plus charismatiques du cinéma français.

Après un projet avorté, « Tante Jeanne » avec Simone Signoret, Edouard Niermans réalise, pour la collection télévisée « Série Noire » dirigée par Pierre Grimblat, « L’ennemi public n°2 », ce qui va lui donner l’envie de récidiver avec un polar emblématique des années 80, « Poussière d’ange » mais ceci est une autre histoire, à découvrir très prochainement avec la comédienne Fanny Bastien qui nous a parlé de son implication dans ce film forcément à part.
Comme le père Godard, Edouard Niermans va afficher une certaine forme de résistance dans le cinéma français. Ne jamais plier, telle est la règle.

Une certaine forme de résistance. Partie 2

« Impressions d’anthracite » Partie 1

« Impressions d’anthracite » Partie 2

« L’ennemi public n°2 »

Avertissement :

« Anthracite » n’existe malheureusement sur aucun support physique, jamais diffusé sur le câble, il fait partie de ces films rares, qu’il faut redécouvrir d’urgence, espérons qu’un éditeur s’intéresse très vite à ce film qui le mérite amplement.
Les extraits de « Anthracite » que vous allez voir sont tirés d’un transfert de VHS à DVD puis nous avons tenté de recoloriser au mieux les contrastes d’images quelques peu ternes afin de rendre justice à la photographie d’un grand chef-opérateur du cinéma français, le regretté Bernard Lutic.