27 Mar LES VERTIGES DE LA CRÉATION
Réalisateur : Luc Béraud
Le film : La Tortue sur le dos
L’année : 1978
Avec : Jean-françois Stévenin et Bernadette Laffont
Disponible en DVD-Blu-ray chez Doriane Films
De l’écrivain en câle sèche
Quand on cite Luc Béraud, c’est forcément l’affilier à son travail de scénariste pour Claude Miller.
A l’égal du tandem Tavernier-Aurenche, le duo Miller/Béraud a, en effet, apporté leur contribution à un renouveau du cinéma d’auteur français.
Enfants de la nouvelle vague, ils n’avaient pas hésité à parler de sujets tabous, tel que l’homosexualité refoulée avec « La meilleure façon de marcher » ou la panne créative avec « La tortue sur le dos ».
L’acte d’écriture au cinéma étant guère représenté sur le grand écran, peu spectaculaire il est vrai, Luc Béraud relève néanmoins ce défi en 1978 avec cette œuvre qui sera son premier film en tant que réalisateur. Son appartement parisien, en plein cœur du 15ème, lui servira de laboratoire pour cette expérience.
L’extrait du documentaire « Les vertiges de la création » se concentre plus précisément sur cet exercice périlleux qu’à été la représentation de la panne littéraire à l’écran.
Découpé en quatre modules, ce documentaire retrace la naissance du film, le choix de son comédien principal, Jean-François Stévenin, dans le rôle de Paul Neveu, ce romancier en quête de la phrase juste. La première partie du film, plus concentrée sur le rituel routinier de la séance d’écriture, y est décortiquée à l’extrème.
Luc Béraud avait déjà évoqué cette difficulté d’écrire avec le court-métrage, « La poule », où une romancière renonce à son art pour devenir une femme au foyer.
Luc Béraud est un lecteur avant tout. Nourri aux œuvres de Blanchot, Leiris ou Bataille, ces influences littéraires vont lui servir d’inspiration.
Luc Béraud reste, à ce jour, le seul cinéaste qui a réussi à filmer le processus créatif sans tomber dans la caricature de l’éternelle posture de l’écrivain devant sa machine à écrire.